Un immeuble résidentiel,à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise),le 25 avril 2025. THIBAUD MORITZ/AFP « Merci,papa »,résume avec un brin d’ironie Lucie (qui a requis l’anonymat,comme toutes les personnes citées par leur prénom),Parisienne de 30 ans,devenue propriétaire à Paris grâce au rachat,par ses frères et sœurs,de sa part dans la maison familiale,donnée par leurs parents. Autour d’elle,une de ses amies « a tout simplement reçu son appartement de sa grand-mère et une jeune voisine a reçu le sien de sa grand-tante : je ne connais pas de personne de mon âge n’ayant pas été aidées pour devenir propriétaires à Paris,poursuit Lucie. Mes anciens camarades de classe,[qui n’ont pas bénéficié de ce soutien],sont pour la plupart partis s’installer en banlieue ou en province ». « Il y a plein de manières dont une ville peut mourir aux yeux de ses habitants,et Paris a choisi la même voie que Venise,en Italie »,déplore-t-elle.
Derrière les paroles recueillies par Le Monde,fin avril,dans le cadre d’un appel à témoignages sur le rôle de l’héritage et des dons dans l’achat d’un bien immobilier,s’expriment,outre la reconnaissance,la conscience d’un privilège,mais aussi une impression générale de déclassement.
Il vous reste 86.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.